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Apprendre à roter


Du traitement de l'aérophagie au fou-rire entre amis, il existe des milliers de raisons pour roter.
De la même manière que l’on peut distinguer les rêves passifs des rêves où on a le contrôle, il existe aux moins deux catégories de rots.
La première catégorie est celle des rots passifs. Ce genre de rots ne s'apprend pas, et chacun en fait naturellement dès le plus jeune âge. C’est le rot que la maman félicite. C’est le rot qui indique que l’on a bien mangé. C’est le rot nécessaire après avoir bu une gorgée d’une bouteille de soda. On en fait chacun une quinzaine par jour, souvent silencieusement. On l’impression parfois de les contrôler, et il est vrai qu’au moment où ils sortent, avec un peu d'entraînement on peut moduler leur amplitude et leur tonalité en changeant l'ouverture de la bouche ou des cordes vocales, parfois à la honte injustifiée des mamans qui bizarrement ne félicitent plus. Mais ce ne sont pas des rots initiés comme la deuxième catégorie.

La deuxième catégorie de rots est libératrice, car ce genre de rots est entièrement sous le contrôle de la personne qui en jouit. Un rot est dit actif si tous les éléments liés à son déroulement sont voulus, de l’ingestion de l’air à son expulsion.
Bien que les rots actifs s’apprennent en général chez les enfants, ils peuvent parfois être oubliés lors du passage à l'âge adulte.

Heureusement, on peut apprendre à tout âge à roter de manière active. Dans le reste de cet article, nous allons revoir en détail quelques astuces pour arriver à générer une éructation.

Pour ingérer de l’air et faire un rot dit égout, il suffit de bloquer la respiration et essayer malgré tout de gonfler les poumons. Cela peut paraître contradictoire, mais c’est possible. En y arrivant, l’estomac va agir comme un poumon et l’air va y rentrer librement, en faisant un bruit vibratoire caractéristique d’un avant-rot bruyant.

Voici comment y arriver.
D’abord, notez qu'il y a deux muscles différents qui peuvent bloquer la respiration consciemment. Le premier est le diaphragme, l’autre contrôle l'entrée de l’air au niveau de la trachée.
Le diaphragme tire les poumons vers le bas, ce qui a pour effet de les gonfler.
L'autre muscle, appelons-le le bloqueur d’air, est celui qui, en se fermant, vous permet de ne pas mettre de nourriture dans les poumons.
Le bloqueur d'air est en réalité une structure cartilagineuse juste au dessus du larynx, qui porte le nom d’épiglotte.

Essayez d’abord de localiser le bloqueur d’air. Inspirez, expirez, et avant de finir votre expiration, bloquez et débloquez-la plusieurs fois. À chaque déblocage, on entend normalement un tout petit clac dû au bloqueur d'air qui s'ouvre un peu sous pression.

Maintenant que vous avez localisé le bloqueur d'air, entraînez vous à le garder fermé et en même temps à tirer le diaphragme comme si vous vouliez inspirer, quelques secondes. L'air ne doit pas entrer. C'est bien. Respirez un bon coup pour le deuxième exercice.

Après avoir pris une bonne inspiration, fermez le bloqueur d'air, puis, tout en le gardant fermé, poussez du diaphragme comme si vous vouliez expulser de l'air. L'air ne doit pas sortir et vous aurez l'impression de faire vos abdos.
Respirez un bon coup.

Maintenant reprenez le premier exercice. Soufflez à fond, inspirer un tiers, puis activez le bloqueur d'air. Cependant, continuez de tirer sur le diaphragme comme si vous vouliez inspirer plus. Tirez plus fort. Vous commencerez à sentir une sorte de vide se faire dans votre gorge. C’est en fait l'oesophage dont la pression diminue. Tirez encore plus fort. À un moment donné, l'oesophage cède et laisse rentrer de l'air, comme si l'estomac était un poumon… Tirez encore plus fort. Des petits bruitages répugnants pour certains commencent à s'entendre. On commence à sentir l'air descendre dans l'oesophage. À un moment donné, l'air entre dans l'estomac et c'est plus facile.
Si vous n'y arrivez pas du premier coup, c'est normal. Respirez plusieurs fois et reprenez au début du paragraphe.

Ne faites pas cet exercice la tête à l'envers, les sucs gastriques risqueraient de vous brûler l'œsophage.

Dès que vous y arrivez, bravo ! Vous venez de franchir la première étape vers votre rot actif. L’inspiration que vous venez de faire s'appelle la première partie dite “égout” du rot car on entend beaucoup de sons graves, comme des tuyaux d'évacuation d'eau usées au bout duquel bouillonnent des restes pestiférés.
Avec cette première partie, vous devez être maintenant en mesure d'avaler de l'air et d'en stocker dans votre estomac. Détendez-vous. Tirez la langue. L'air va automatiquement remonter et vous aurez le plaisir d'éructer de manière libérée pendant de longues secondes libératrices.

Voilà, vous venez de renouer avec votre enfant intérieur. Vous savez roter à nouveau. Félicitations.

Si vous aimez le ski et que vous avez un compagnon qui a suivi le même tutorial, vous pouvez désormais jouer au jeu suivant, très en vogue. Sur le télésiège, chacun rote à tour de rôle. Le premier qui fait se retourner une des personnes du télésiège d'en face a gagné.

Si vous avez d'autres idées, merci de nous contacter pour que nous puissions en faire profiter notre communauté de plus en plus grandissante.